Larguer les amarres et tenir le cap, nous voilà bien lancés dans la croisière de notre nouvelle vie. 6 mois que nous sommes arrivés, un siècle pour nous, si peu dans l’océan qui nous attend ! Bien loin pourtant d’un Vendée Globe, loin de tout et de tous, nous voici à l’opposé : près du tout et proche de tous. Nous nous ouvrons à notre nouvelle vie, faite d’un quotidien bien différent de celui qu’on connaissait. Enfin une demi-journée de temps calme et prendre le temps de vous faire un compte rendu non-exhaustif et inspiré de notre nouvelle Longue-Vie.
Côté auberge, on a mis les voiles !
Après un mois de mars très calme, depuis Avril nous mettons les bouchés double sur l’hébergement et avons réussi l’épreuve du feu : L’Ardéchoise*, grâce à la précieuse aide d’Isabelle, la maman de Florian ! Nous sommes d’attaque pour la belle saison qui arrive.
Nous avons accueillis des voyageurs de tous âges et tout horizon, à pied, à vélo, en moto ou en voiture, solitaires, en couple, des familles plus ou moins nombreuses, des amis en escapade. Nous espérons leur avoir transmis un peu de bien-être, de la sérénité et l’envie de vivre dans la joie ! Eux nous ont conforté dans ce choix de l’accueil, si riche en enseignements personnels, en belles rencontres et petits bonheurs à vivre au quotidien.
Nous avons dépassé les 200 hôtes accueillis, et nous en sommes bien fiers et heureux !
* Pour les moins initiés d’entre vous, l’Ardéchoise est le plus grand rassemblement cycliste amateur en Europe, dont le coeur est Saint-Félicien. Avec plus de 20 000 visiteurs, le Pays de Saint-Félicien, auquel nous appartenons, est en ébullition et tous les hébergements sont plein pendant une semaine. Et voici la photo du schéma d’organisation pour cette semaine toute particulière pour nous.

tableau d’organisation pré-Ardéchoise
Quelques fleurs ne font pas de mal à l’âme

Rose trémière et figuier
Nous avons eu l’éclosion de nos rosiers, pivoines, hortensia, lavandes, lilas, et j’en passe mais il y a aussi les fleurs qu’on nous a offerts sur notre livre d’Or. Des petits mots gentils, doux à l’oeil et qui donnent confiance en notre capacité à bien accueillir les hôtes. Et dans cette ère connectée, nous avons aussi récolté des avis positifs sur Booking, Trip Advisor et Facebook.
Ceux d’entre vous qui ont séjourné chez nous et qui en êtes satisfait, n’hésitez pas à compléter ces doux avis qui peuvent permettre de décider des indécis à venir chez nous ! A ces anciens et futurs hôtes, l’Auberge Longue Vie reconnaissante 🙂
L’administration, notre nouvelle passion…
Non, c’est une blague ! Et n’hésitez pas à cliquer sur l’image pour quelques minutes de rigolade !
L’administration c’est fastidieux, long, ennuyeux et compliqué encore plus lorsqu’on n’y connait rien. MAIS, car il y a un mais et que nous goûtons guère aux jérémiades trop longues, nous avons eu la bonne surprise de voir que toute montagne est finalement franchissable, avec de la patience…
Ainsi, quel n’est pas notre bonheur lorsque l’on peut clore un chapitre de chacune des démarches : création des 2 sociétés, formations obligatoires, orange, Edf / Enedis / Enercoop, SAUR, premiers embarras comptables par exemple, en plus des démarches personnelles de la CAF, pôle emploi, RSI, etc ! Il nous reste encore des épreuves dans les 12 000 travaux mais on y croit !
Super connectés
Passons rapidement sur nos tracas ruraux (tracteurs qui arrachent notre fil téléphonique, orages qui font sauter l’électricité 10 fois dans la nuit etc.), tout ceci finalement se résout rapidement !
Nous sommes malgré tout hyper connectés, voire de mieux en mieux : référencement sur Air BNB, Booking, Cybevasion, Fédération française de randonnées, chèque vacances. Bref, vous nous cherchez ? Vous nous trouverez. Vous ne nous cherchez pas ? Vous nous trouverez quand même :p
Mais une belle cerise (de notre verger) sur le gâteau : l’article de Mireille paru dans l’Hebdo de l’Ardèche en Mars, la PQR (même hebdomadaire !) est un vecteur de liens, encore plus lorsque la journaliste est bienveillante.
La bière, on en parle ou on en boit ?
L’installation de la brasserie en est encore à ses prémices, mais pas n’importe lesquels ! Nous avons acquis dans la grâce et la joie d’un semi-remorque 2 magnifiques tanks à lait qui serviront de cuves de brassage, avons sauté de joie sur l’occasion de racheter des fermenteurs à la Brasserie La Barbaude à Nîmes (par ailleurs excellente, n’hésitez pas à goûter leurs bières si vous êtes dans le coin !) et parcouru la région Rhône-Alpes pour investir dans une étiqueteuse collector qui a su réjouir une famille vigneronne de Savoie pendant de nombreuses années.

Nos bêtes dans leur environnement encore très rustique !
Reste donc les travaux et pas mal de bricolage à accomplir avant le grand démarrage ! Les recettes se peaufinent et nous trépignons à l’idée de passer l’accélérateur et enfin avoir nos belles bières à vous proposer. Etape accessoire, mais pas tant que ça… Il va falloir baptiser les belles : remu-méninges et appels à suggestion ouvert !
N’hésitez pas à visiter la page dédié sur notre site , on en dit un peu plus. C’est ici.
La vie au quotidien
Dans notre nouvelle vie, il y a des choses quasiment immuables : les horaires de l’école, qui rythment toutes nos journées, les marchés du vendredi et du dimanche à Saint-Félicien, et il y a tout le reste.
La routine n’existe pas. Par exemple, hier soir nous n’avions pas d’hôtes mais au lieu de se regarder la petite série qu’on avait prévu, Flo et moi avons rattaché le portail de notre potager que les brebis avaient commencé à attaquer, au soleil couchant avec vue sur la beauté du paysage. Un voyageur imprévu, une réparation, un avancement majeur dans notre installation, une session administrative… bref tout est toujours renouvelé et jamais lassant. La liberté n’est pas l’oisiveté, mais le choix de faire ce que l’on veut, lorsqu’on le veut.
Nous en profitons pour vous relater ici nos tentatives potagères (mises à mal par les brebis certes) : après une découverte du motoculteur (pas très perma, mais parfois, il n’y a pas le choix pour combattre la jungle), une prise en main de la débroussailleuse, de la pioche, de la bêche et de la grelinette (très perma pour le coup !), on a planté des pommes de terre (et découvert par la même occasion ces horribles bestioles : les doryphores), des tomates, des courges, des pois, des radis, des poivrons, des salades et on en passe. Et nous avons eu la chance de pouvoir ramasser des artichauts, des fraises, framboises, cassis, groseilles, fenouil, céleri etc… Bref, si on n’est pas sûrs de nos résultats pour cette année, une chose est sûre, le potager c’est la vie !

Artichauts sur leurs pieds
Une part de notre part
Loin des prêches dogmatiques sur notre empreinte écologique, il nous a semblé essentiel dès la conception de notre projet de nous améliorer millimètre après millimètre dans nos façons de consommer, plus durablement, plus intelligemment, plus respectueusement et ainsi limiter les dégâts que l’on inflige à notre belle planète. Nous essayons donc de faire notre part, cela peut vous donner des idées mais pourrait aussi vous amener à nous donner d’autres idées (on est preneur !).
La suite de l’article est à lire ici.
L’échec et la peur de l’océan
Porter un projet et le mettre en oeuvre, c’est intense. Mais quel est l’objectif que l’on se fixe : réussir ou essayer ? C’est en écoutant à la radio (France Inter pour ne pas changer) Sébastien Destremeau que j’ai enfin réussi par le biais de sa bouche à mettre les mots sur ce qui me trotte dans la tête depuis longtemps : bien vivre n’est pas réussir dans ce que l’on fait, mais essayer de faire ce que l’on veut. Lui a gagné son Vendée Globe, en arrivant dernier. En cliquant sur l’image, vous pourrez écouter l’émission par la magie de l’hyperlien !
Cela m’a fait le plus grand bien de l’entendre, car notre projet est porté par une ambition décalée, non liée à la réussite purement matérielle. Notre objectif est d’arriver à vivre de nos activités, et d’y être épanouies. Si pour une raison ou une autre, nous nous écartons de ce moment de plénitude qui est de vivre sa vie telle qu’on la souhaite, alors il nous faudra changer de cap. Serait-ce un échec pour autant ? Dans une lecture classique, oui. Mais si nous regardons différemment, non, car la plénitude était là au départ : c’est le chemin qui accomplit l’ambition et non le résultat.
Pourquoi tout ce délire pseudo-philosophique ? Juste pour vous dire ce que l’on croit profondément : la peur de l’échec nous contraint et nous empêche, mais à y regarder de plus près; l’échec n’existe que dans un verre à moitié vide, de l’autre côté, il y a un océan de vie à vivre. Merci Sébastien Destremeau, et merci à nos parents, familles et proches qui ont su nous faire et donner confiance pour que nous puissions ne plus voir la moitié vide de la vie.
Bon vent et bel été à tous !
On vous embrasse bien fort
Flocochatin

Sacha et le cerisier