Il y quelques mois, Coline m’a offert une masterclass avec J’irai brasser chez vous.
Après cette super expérience, il était temps de se lancer en solo ! L’objectif, une American Pale Ale, assez sèche et modérément alcoolisé (6,5° – 7°).
Après avoir testé « à blanc » le matériel, effectué toute la phase fastidieuse du nettoyage pré brassage, me voici le jour J.
17H30 – Concassage
Dès la sortie du boulot, me voilà à passer 6.5 kg de malt à la broyeuse, pour obtenir une mouture correcte. Ca fait les bras ! Pendant ce temps là, l’eau chauffe dans la cuve.
50 minutes et des crampes aux bras plus tard, l’eau est chaude et le grain moulu.
18H30 – Empâtage
C’est parti pour l’empâtage (appelé aussi maish). Note pour plus tard, rien ne sert de stresser, il faut partir la température à point ! Ce que je n’ai pas fait, donc s’en suivra 1H de hausse et baisse, plus mouvementée que le Nasdaq en turbulence boursière !

Cuve d’empâtage
J’arrive malgré tout à finaliser mon empâtage, la cuisine est déjà pleine de la vapeur d’eau de rinçage, et de la merveilleuse odeur du malt chaud, en mode ovomaltine, ami du petit-déjeuner.
19H30 – Phase de filtrage

Moi, anxieux? non non !
C’est l’occasion de tester mon filtre manifold homemade, qui m’aura demandé bien des efforts à fabriquer. Et là…. Tout va bien ! Flux continu, aucun problème de débit à signaler !
Note pour plus tard, penser à fermer le robinet du seau de destination, ça aide…
Je récupère ce qui me semble être le bon volume, et je le mets à bouillir.
20H00 – Ebullition (ou presque)
La cuve électrique est lente à monter en température. Patience, patience !
20H30 – Ebullition (toujours pas)
…..
20H45 – Enfin l’ébullition
Je commence le largage du houblon, et déroule ma recette.
J’en profite pour installer le refroidisseur et là bien sûr une galère avec les tuyaux : des fuites dans mes raccords… J’inonde la moitié de la cuisine. Le brassage, c’est aussi de la plomberie !
Je suis finalement prêt (mais mouillé) à la fin de l’ébullition !
22H00 – Refroidissement
Un
whirlpool plus tard, et c’est parti pour un refroidissement un peu chaotique (tuyau d’eau froide qui saute, robinet de mon seau de fermentation ouvert…) Mais on garde le moral !

Mise en fermentation
Je mets la levure, prélève une éprouvette de moût pour mesurer le taux de sucre et je me rends compte que je n’ai que 15 litres à la place des 18 attendus. Dommage.
C’est également le moment de mesurer la quantité de sucre dans le moût, dit « densité initiale », à l’aide d’un
densimètre. Mes mesures m’indiquent 1.090 à la place des 1.66 attendu. C’est la crise : 1.090, ça fait une bière à 11°, loin de l’American Pale Ale légère voulue !
La raison : une sur-concentration de mon moût. En gros, je n’en ai pas fait assez ! L’estimation « au visuel » du volume pré ébullition, ça ne marche pas vraiment !
Allez, impro, j’ajoute de l’eau bouillie refroidie pour diluer ma bière, c’est pas très conventionnel, mais là il n’y a pas le choix ! Ça devrait rattraper un peu la situation.
23H00 : C’est fini, ou presque
Le seau mis dans son coin, il reste la dernière étape du brassage, le nettoyage post-brassin !
00H30 :C’est vraiment fini
Tout est bouclé, comme si rien ne s’était passé, si ce n’est le seau surmonté de son barboteur qui ne va pas tarder à se mettre à chanter !
Une semaine après,
Je passe la bière en devenir en fermentation secondaire en changeant de seau et j’ajoute au passage une nouvelle ration de houblon pour faire le
houblonnage à froid (dry-hoppin’).
Encore deux semaines…
Et c’est la mise en bouteilles ! 42 bouteilles de 33cl, de quoi bien déguster… Pas de soucis, tout se passe bien et j’embauche Coline pour encapsuler avec moi !
Il va falloir encore être patient, car elles ne pourront être goûtées que dans 2-3 semaines. Patience patience !
Dégustation
Une bière forte, avec une belle rondeur de malt, et une amertume prononcée en fin de bouche. Belle mousse onctueuse, joliment ambrée avec de fines bulles agréables.
En conclusion, c’est à côté de l’objectif visé, ça je m’en doutais, mais une vraie belle surprise !

La longue vie solo
Notes pour plus tard:
La température initiale de l’eau d’empâtage tu respecteras !
Les volumes de tes seaux et cuve tu tareras !
Ta plomberie proprement tu feras !
Pour aller plus loin, tout le brassage est expliqué là !
Ca donne envie! (Plus de la boire que de la faire car c’est un sacré boulot!)
En tout cas, la mousse et la couleur sont vraiment belles sur la photo! Joli travail!
C’est sur que le 1er était épique. Mais rassures toi, plus ça va, mieux ça va! La suite bientôt!
HMMMM !!! il paraîtrait que la bière favoriserait l’allaitement… ah, non, en fait, c’est encore une légende. Zut, je vais devoir encore patienter !
et, au passage, tu les entreposes où, toutes ces bouteilles ?
Une légende, une légende, hum ne va pas dire ça en Belgique! Ici une bonne trappiste brune assure une lait riche et savoureux 😉
Pour l’instant nous stockons nos bières à la maison, dans des cartons de couches…. Véridique!
Alors, concernant la légende sur l’allaitement, moi je tiens à préciser une chose certaine : nous ne pouvons tenter de vérifier la chose QUE sur la partie féminine de la population mondiale, ce qui de fait exclu de l’expérimentation une bonne autre moitié de la population… Est-ce bien politiquement correct cette affaire là ? Surtout qu’il me semble que ce soit la partie mâle qui consomme le plus cette boisson gazeuse…
A suivre…
Mais la bière est elle vraiment une boisson masculine ? Je pense qu’on se heurte ici à un cliché sexiste 😉
Bûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûrp !